Le convoi exceptionnel pour porter la fontaine ("bachas") progresse lentement sur le parcours convenu accompagné des pièces détachées. Tel un millepatte s'adaptant au terrain très pentu et aux obstacles, le convoi s'arrête, pivote, puis repart aux ordres brefs des deux conducteurs.

Les jours suivants, l'emplacement de la fontaine étant maintenant correctement empierré, le très gros tronc de mélèze prend position sur deux rondins, mis à niveau, prestement raccordé aux trois goulottes qui reposent sur les supports alignés. Il faut voir tous ces visages épanouis qui expriment leur satisfaction quand l'eau s'écoule. Le dallage de lauzes va compléter ce site et les abords sont débarrassés des branches mortes. Un vrai travail d'artiste.

Parmi les défis lancés aux jeunes, restaurer des murs de pierre sèche s'avère bien technique pour reprendre une bonne assise, positionner les blocs, donner du fruit et travailler ensemble avec toute la sécurité nécessaire dans les fortes pentes. Plusieurs désordres sont à réparer en priorité et des équipes s'organisent. Consciencieusement, un groupe de filles relève le défi et se fait un devoir d'aboutir à un résultat pour soutenir le chemin à un passage délicat. Elles vont y consacrer plusieurs journées, mesurant aussi l'énorme travail de nos anciens dans ces paysages de montagne pour garder des lopins cultivables ou aménager des voies de communication.